Enfants nés sous X !!
En un an à peine, trente enfants nés sous X ont découvert l'identité de leur mère ou père grâce à l'intervention du Conseil national d'accès aux origines (CNAOP).
Dont l'action est toutefois jugée trop timorée par plusieurs associations, après une année d'existence.
Sur les 600 demandes d'accès aux origines enregistrées depuis septembre 2002, date à laquelle le Conseil a été effectivement mis en place, près de 80 ont été traitées jusqu'au bout, selon le bilan annuel du CNAOP présenté mercredi par les ministres de la Santé Jean-François Mattei et de la Famille Christian Jacob.
Dans 24 dossiers, le secret officiel sur l'identité de la mère a été levé, soit après son décès, soit avec son accord. Dans six cas, il n'y avait pas de secret officiel sur le nom de la mère, qui a donc été communiqué à l'enfant.
Enfin, 36 dossiers étaient vides, la mère n'ayant pas donné son identité, même sous le sceau du secret.
"C'est l'aboutissement d'enquêtes de fourmis, qui donnent l'occasion à la mère de sortir du non-dit, et à l'enfant de voir aboutir sa quête d'identité", estime Marie-Christine Le Boursicot, secrétaire générale du CNAOP.
"Quand nous arrivons à retrouver leur identité et que nous les contactons pas téléphone, ces mères sont sous le choc et nous disent qu'elles ont l'impression de se faire rattraper par leur passé", raconte Mme Le Boursicot. "Nous leur laissons le temps de réfléchir avant de décider de communiquer leur identité ou non à leur enfant".
Sept rencontres ont ainsi été organisées entre des enfants nés sous X et leur mère biologique.
"Le CNAOP a trouvé son régime de croisière", affirme Christian Jacob.
Pourtant, Nathalie Margiotta, présidente de "X en colère", "regrette la taille ridicule de la structure et l'inexpérience de ses salariés, qui demandent aux enfants nés sous X une copie intégrale de leur acte de naissance, en oubliant qu'en cas d'adoption plénière, cet acte est annulé et non communicable".
"On est bien en-deçà de ce que les associations d'accès aux origines font déjà, sans aucun moyen", conteste de son côté Pierre Verdier, président de la Coordination des actions pour le droit aux origines (CADCO) et ancien président du CNAOP, soulignant que les quatre principales associations organisent chaque année plusieurs dizaines de rencontres mère-enfant.
"Toutefois nous espérons que la meilleure information des personnes, et notamment des mères, permettra à cet organisme de prendre son essor", ajoute-t-il.
Certaines familles devancent en effet l'appel: 13 proches (frères, soeurs, grands-parents, oncles et tantes) ont fait des déclarations spontanées d'identité pour retrouver un enfant abandonné à sa naissance. 35 mères ont spontanément dit au CNAOP qu'elles avaient accouché sous X et recherchaient leur enfant.
Mais Laetitia Buron, président des Mères de l'Ombre et membre du CNAOP, regrette que les enfants nés sous X ne soient informés des recherches de leur mère biologique que s'ils font eux-mêmes une démarche de demande d'accès aux origines.
"Il est difficile de faire entendre la voix des mères qui ont accouché sous X sans se rendre compte des conséquences de ce geste et tentent de retrouver leur enfant, surtout face aux parents adoptifs", ajoute-t-elle.
Enfin, certaines associations critiquent l'orientation même du CNAOP, accusant ses responsables d'être des "partisans du secret".
Ecrit par Annie, le Mercredi 10 Septembre 2003, 22:38 dans la rubrique "Dire Kelkechose ;)!!".
Commentaires
:-)
Safeway
10-09-03 à 23:34
Enfants nés sous X.
Très délicat sujet et ton article nous le montre bien avec les multiples désaccords entre les différents intervenants. Recherche de sa mère biologique.. refus de cette dernière de communiquer son identité : de multiples facteurs interviennent chez les 2 protagonistes pour justifier leurs actes. Seuls les actes individuels peuvent etre traités au cas par cas.. La généralisation serait - il me semble - difficilement faisable.
Merci Annie pour cette réléfexion :)